Comme tous les boulevards haussmannien de la capitale, le boulevard Voltaire est un morceau de canyon qui canalise un flux ininterrompu de voiture, vélos et piétons.Ce corridor minéral, particulièrement aride agit comme une caisse de résonnance qui amplifie le bruit de la circulation.Ses parois verticales hébergent une population sédentaire qui observe, en retrait, le spectacle de la mobilité urbaine. Sa relation à l’espace public est limitée à la fonction de circuler. Pris dans le courant continu des flux l’habitant n’a nul part où s’accrocher et se poser pour tisser une relation à son environnement. Â
Pourtant les proportions généreuses du boulevard (28m) et de ses trottoirs (9m) offre de larges espaces pour imaginer de nouveaux usages.La place occupée par la voiture (voirie et stationnement) est disproportionnée et mérite d’être redistribuée au profit des circulations douces (vélos, piéton). Enfin les larges trottoirs de 9 m sont un gisement d’espace sous exploité qui permettent d’envisager l’implantation de jardins.Â
Fonctionnant comme des îlots refuges dans le courant d’une rivière, ces jardins permettront d’accueillir la vie en ville et d’offrir des oasis au sein du canyon minéral qu’est le Bd Voltaire.Les jardins seront des points de fixation permettant aux piétons de s’ancrer à contre courant du flux continue de la ville…Les jardins que nous proposons seront posés sur l’espace public, contenu dans un cadre en bois au contour variable et d’une épaisseur pouvant aller de 20 cm à 80 cm maximum. En posant un socle vivant sur le bitume, on crée les conditions nécessaires pour accueillir la vie et lui permettre de s’y accrocher.Â
L’installation de ces jardins posés sur l’existant est particulièrement économique puisqu’ils ne nécessitent ni terrassement ni interventions couteuse sur les réseaux. De plus la réversibilité du dispositif est totale, permettant de faire évoluer dans le temps leur programme et leur implantation sur le boulevard Voltaire. Cette plasticité permettra aussi d’adapter le programme de chacun des jardins à leur contexte physique (plaque de réseau, mobilier urbain, circulations…) et humain :Â
- potagers participatifsÂ
- terrasses de café -jardins de fleurs
- jardins à papillons / abeillesÂ
- scène de musique devant les cafésÂ
- projets participatifs source de liens socialÂ
- « fête des récoltes » / repasÂ
La possibilité de décliner ces jardins en réseau, permettra d’animer le boulevard Voltaire avec des activités vertes et des «refuges à piétons» qui s’égrèneront le long de la nouvelle piste cyclable.L’impact positif de ce réseau de jardin sur la ville se fera aussi sentir au niveau écologique :Â
 - introduction de biodiversité en villeÂ
 - « hydrate » le boulevard VoltaireÂ
 - filtre visuellement la circulationÂ
 - filtre les particules finesÂ
 - rafraichit l’atmosphère, réduit l’effet « îlot de chaleur »Â
 - effet tampon sur les eaux pluviales, soulage les réseaux d’assainissementÂ
 - amortissement du bruit de la circulationÂ
Le projet "Archipel vert" est porté par l'association "Jardins candides" créée par Gildas Gentil qui s’est entouré de Thomas Eschapasse et de Didier Gueston, respectivement paysagistes et architectes pour, ensemble, produire un travail sur la redéfinition de l’espace urbain au 21e siècle.